Le romancier Olivier Guez raconte les dernières années de Josef Mengele, médecin tortionnaire d’Auschwitz, dans « La disparition de Josef Mengele » édité par la maison Grasset. L’histoire relative les faits sans question de métaphore a précisé l’écrivain lors de la parution de ce roman. Tout commence quatre ans après la guerre lorsque le docteur Mengele s’exile en Argentine sous un nom d’emprunt. A la fois journaliste et romancier, Olivier Guez a suivi la trace de Josef Mengele depuis 1949, lorsque ce dernier arrive en Argentine et se cachait pendant trente ans pour s’échapper à la traque des nazis et du Mossad. « La disparition de Josef Mengele » est un roman hallucinant, mais relate des faits réels. En effet, ce livre tient plus de l’enquête que du roman classique en remplissant les vides laissés par les témoignages et les documents sur l’histoire de monstrueux médecin d’Auschwitz après la guerre. Rongé par la peur d’être pris par le Mossad puis par le chasseur de nazis Simon Wiesenthal, Josef Mengele changeait de cachette constamment jusqu’à sa mort en 1979. On trouve dans ce roman hallucinant les dernières années misérables du médecin tortionnaire d’Auschwitz dans un bidonville de São Paulo où il vivait dernièrement avant d’être retrouvé mort noyé sur une plage brésilienne.
Pas question de faire de la métaphore
L’auteur et journaliste strasbourgeois a suivi la trace du docteur Josef Mengele en Amérique du Sud et a même retrouvé la ferme où il se planquait au Brésil. Olivier Guez a décidé de s’attacher aux faits plutôt que de jouer sur les métaphores pour raconter l’histoire de médecin tortionnaire connu pour ses expériences sur les jumeaux sélectionnés sur la rampe des chambres à gaz. La disparition de Josef Mengele se veut être un récit journalistique de cet homme de main et fasciné par Hitler plutôt qu’un roman classique.
Olivier Guez, romancier et journaliste
Ayant vu le jour en 1974 à Strasbourg, Olivier Guez est une icône dans le milieu du journaliste. Guez débute en 1998 dans la diplomatie à Sarajevo où il supervisait des élections en Bosnie pour le ministère français des Affaires étrangères. Il a ensuite multiplié les collaborations avec les gazettes populaires (Monde, Point, New York Times et Frankfurter Allgemeine Zeitung) avant de se lancer dans le roman. En tant qu’auteur, Olivier Guez est reconnu pour ses nombreux essais, dont « Eloge de l’esquive » sur le Brésil et le foot. Son premier roman est apparu en 2014, « Les Révolutions de Jacques Koskas » (Belfond). C’est aussi un scénariste connu et gratifié du prix allemand du meilleur scénario en 2016 pour le film « Fritz Bauer, un héros allemand ».
Lauréat du Prix Renaudot
Olivier Guez a reçu le prix Renaudot pour La disparition de Josef Mengele (Grasset). Le prix a été décerné par Frédéric Beigbeder, président du jury de cette année après que le plus prestigieux des prix littéraires Goncourt ait été décerné par Bernard Pivot à l’écrivain rennais Eric Vuillard, pour son ouvrage « L’ordre du jour » (Actes Sud) qui parle aussi du nazisme. La disparition de Josef Mengele (Grasset) se démarquait face à quatre autres romans, à savoir « Le fou du roi » (Stock) de Mahi Binebine, « Fief » (Seuil) de David Lopez, « Le songe du photographe » (Albin Michel) de Patricia Reznikov et « Nos années rouges » (Gallimard) d’Anne-Sophie Stefanini.